On y retrouve ainsi plusieurs ingrédients qui feront le succès des futurs opus tels que l'apparition de l'ATB, pour Active Time Battle. Ce système de tour par tour durant les combats consiste à pouvoir agir une fois sa jauge de chargement remplie contrairement aux trois épisodes précédents où il fallait programmer ses attaques en début de rixe et être quasiment spectateur du combat.
Squaresoft a également fait de gros efforts sur la trame scénaristique. La profondeur des personnages, notamment celle de Cecil qui est le personnage central de l’aventure, a été travaillée pour donner une dimension plus humaine et plus dramatique. Attention, je n’ai jamais dit que ce RPG vous ferait partir en dépression ! Il y a également bon nombre de séquences drôles et sympathiques, notamment pour certaines phases de combat…
Humm humm, donc… C’est dans un univers heroic fantasy, plus spécifiquement appelé… Fantasy (c’est bon hein, je ne le fais pas exprès !) que vous incarnez Cecil Harvey, commandant d’une flotte d’aéronefs de guerre (les Ailes Rouges) et également un des chevaliers noirs du roi Baron. Votre souverain vous a donné l’ordre de traverser le monde pour récupérer tous les cristaux des contrées, sans exception et par n’importe quel moyen.
Hélas, c’est bien là le problème puisque notre chevalier se rendra peu à peu compte, notamment lors d’une mission, des manières peu orthodoxes et de la cruauté de son roi, devenu fou au fil du temps et ce pour d'obscures raisons. Cecil, ne pouvant plus continuer d’attaquer gratuitement les royaumes voisins, décide de faire la morale à son souverain qui le bannira définitivement de sa garde. Cependant, Baron lui offrira une seconde chance et lui confira une ultime tâche qui consistera à amener un mystérieux paquet au village de Myst mais comme d’habitude rien ne se passe comme prévu dans les RPG de Squaresoft…
Cecil, personnage non dénué de sens, qui ne connait pas la véritable identité de ses parents car adopté et élevé par le roi, qui a consacré sa vie à lui être loyal et à respecter un certain code d’honneur, décidera alors de se racheter de ses actes passés, en commençant par quitter l’ordre maléfique et deviendra ainsi Paladin.
Vous l’aurez compris, le héros de ce Final Fantasy IV est un personnage non seulement charismatique mais également d’une grande profondeur et ça fait du bien ! Toujours sujet aux doutes et tourmenté par son passé, Cecil décidera de mener une quête sur ses origines enfouies. Il sera accompagné dans un premier temps par sa petite amie Rosa et de son meilleur camarade d’enfance, Kain, ex commandant des Ailes Rouges. Bien entendu et c’est désormais un classique, nos héros croiseront la route d’autres personnages dont l’invocatrice de chimères, Rydia, le grand mage, Tellah, le prince Edward ou encore le maléfique Golbez qui sera finalement le grand méch… Aiiiiiie, ne me tapez pas !
C’est au total plus d’une dizaine de personnages, tous plus atypiques les uns que les autres, que vous rencontrerez, chacun disposant d’une compétence et d’une façon de combattre qui leur sont propres. D’ailleurs, et c’est peu commun dans les RPG, il arrivera souvent que l’intégration de certains protagonistes dans votre équipe ne soit que fictive et ce pour différentes raisons (chuuuuuuuut).
Ainsi, non seulement ils partageront la destinée de Cecil, mais ils auront également un impact sur sa manière de voir les choses créant rivalité, amitié voir même sacrifice au sein du groupe.
C’est une aventure longue, très longue qui vous attend, sans compter les habituelles quêtes annexes qui viendront garnir un peu le bouquet. La première partie du jeu vous paraîtra d’ailleurs assez compliquée car Squaresoft a malheureusement mal dosé la difficulté de son bébé. Il ne sera en effet pas rare de devoir fuir les premiers affrontements de par la trop grande quantité d’assauts ennemis qui vous arriveront sur la tronche ! Le temps de grossir votre équipe, de vous entrainer et d’obtenir deux ou trois magies supplémentaires devraient rapidement améliorer la situation.
Côté technique, c’est évidemment un bond en avant qui a été effectué depuis les opus NES ! Sans atteindre la grandeur d’un Final Fantasy VI voir même d’un Chrono Trigger, Final Fantasy IV propose un visuel fin et coloré où les développeurs n’ont pas hésité à exploiter le fameux Mode 7 de la 16 bits de Nintendo et autres effets de zooms. La partie orchestrale est assurée par le légendairement connu Nobuo Uematsu à qui l’on doit la totalité des compositions de la saga phare de Squaresoft (jusque Final Fantasy XII) mais également les plus grandes mélodies vidéoludiques de l'histoire ! Il n’est d’ailleurs pas étonnant que nombre de gamers de l’époque soient restés bouche bée en écoutant la bande originale du jeu…
Doté d’un univers riche, travaillé, de son héros emblématique, d’une superbe réalisation et de l’emprunte Final Fantasy (les Chocobos !), Squaresoft a fait un excellent travail sur cet opus et signe là, à mon sens, le premier grand Final Fantasy !
La version US a par contre été édulcorée. Bien plus accessible, cette adaptation propose moins de challenge car moins de combats, des ennemis plus simples à battre, des détails du scénario changés (!) et bien entendu un soupçon de censure.
On ne comprend pas trop la philosophie de Squaresoft sur ce coup mais qu’importe puisque la version US a permis à pas mal de joueurs de pouvoir profiter de ce fabuleux jeu dans les meilleures conditions.
Récupéré il y a un an dans cette même version, la côte de Final Fantasy II, quand il est complet (avec sa carte) et en excellent état comme celui-ci continue de grimper petit à petit au fil des années, à l'instar de son petit frère (Final Fantasy III) ou de Chrono Trigger.
Le jeu n’est certes absolument pas rare si vous cherchez du côté d’Ebay.com mais ne tardez pas trop à le récupérer si vous le voulez à prix correct…