REVIEW

Full Throttle

PC CD-ROM

RÉDACTION : HYDCLOUD · 18 SEPTEMBRE 2013

INFOS

DÉVELOPPEUR

LucasArts Entertainment Company

ÉDITEUR

LucasArts Entertainment Company

GENRE

Aventure

NOMBRE DE JOUEURS

1

SORTIE FRANÇAISE

Septembre 1995

Vroom vroooooooommmmmm !!! En voilà un jeu qui est fait pour moi tiens… Des grosses bécanes, une bande de blousons noirs hors-la-loi assoiffés de levure, des poings à la place des longs discours, des belles gonzesses, une affaire qui tourne mal, un semblant de Highway 66 et… Une bande son qui éclate bien les tympans… Une fois n'est pas coutume, nous revoilà dans un univers bien particulier, complètement décalé, sans tabou et pourtant plus adulte, plus violent et plus viril qu'à l'accoutumé.

En 1995, le Baron du Point & Clic nous sort un petit bijou et forcément, quand on est à la tête du projet, qu'on s'appelle Tim Shafer et qu'on a participé à la conception d'autres monuments tels que Monkey Island, Fate of Atlantis et Day of the Tentacle, on peut s'assurer que le jeu entrera dans la catégorie chef d'œuvre d'aventure…

À mi-chemin entre Mad Max, le Rebelle (vous savez, le crime qu'il n'a pas commis bla bla bla) et Hokuto no Ken, Lucas Arts nous sort l'ovni "Full Throttle" à une époque où l'univers si particulier qu'il aborde n'était pas forcément connu du grand public. En effet, très clairement inspiré du mythe des Hells Angels qui sont aujourd'hui d'avantage connus grâce à des séries comme Sons of Anarchy (une de mes séries phares au passage), le soft nous propose de vivre les aventures de Ben, leader des Polecats (les Putois), une bande de bikers crache la mort qui passent leur temps à voguer sur le bitume.

Ben n'est pas content ! Sa bande est traquée pour un crime qu'elle… N'a pas commis… Celui du vieux Malcolm Corley, dernier fabriquant de bécanes sur Terre. La séquence d'introduction est digne d'un film… Travelling, choix des angles de caméra, bande son qui envoie du très lourd, rares sont les productions vidéoludiques qui peuvent se targuer de bénéficier d'une telle qualité de mise en scène et croyez-moi, elles sont légion dans le jeu !

Sur la Highway 9 (huhu), une limousine file à toute allure. Deux hommes, Malcolm Corley et son bras droit, Adrian Ripburger parlent affaire mais n'arrivent pas à s'entendre sur l'avenir de la boutique… Tout ceci cache en réalité un important complot : Ripburger a en effet décidé de mettre fin aux jours de son patron pour reprendre l'affaire et ainsi transformer la prestigieuse entreprise en banale fabrique de mini-vans… Et c'est bien sur vous, les Polecats, qui allez porter le chapeau ! Notre brave biker, au menton plus géométrique qu'un Clark Kent, est en effet en relation très étroite (normal) avec le vieux Malcolm. Qui serait mieux placé pour porter le chapeau ? Après avoir été pris au piège et jeté dans une poubelle, l'heure est maintenant venue pour Ben de mener son enquête pour sauver sa fratrie…

Votre épopée débute tout bêtement par la collecte de matériaux pour réparer votre bécane en espace clos, dans la petite ville de Melonweed, pour ensuite enchainer sur des évènements bien plus percutants qui vous conduiront à fréquenter nombre de personnages charismatiques, ça en devient une habitude chez LucasArts : Maureen, la belle femelle "mécano" de l'aventure, Nestor, le sous-fifre de Ripburger, Quahog le Barman… Autant de personnages qui joueront un rôle important car Ben ne sera pas le seul centre d'intérêt de cette aventure aux allures spaguetti.



Tim Shafer oblige, l'univers dans lequel vous évoluez n'a aucun sens… Partant sur les bases d'un monde post-apocalyptique, il ne sera pas rare de croiser des voitures volantes par exemple… Logique ! À controverse, tout est ici sujet à la destruction et la déchéance : bars paumés, routes désertes, décharges et arènes de stock cars… Tout est très soigné visuellement, à tel point que les concepteurs ont modélisé certains éléments en 3D pour les redessiner à la main… C'est ça LucasArts !

L'interface du jeu elle-même a été minimalisée pour apporter d'avantage de lecture au joueur : les quatre actions possibles sur les éléments apparaitront sur un simple clic de souris. Un autre plus également, les séquences d'action ! Une fois sur votre moto, vous serez en effet confronté à des adversaires, votre souris sera alors votre seule arme puisqu'elle vous aidera à prendre les virages et à tabasser les opposants en cliquant… Pas forcément nécessaire mais une touche d'originalité n'a jamais fait de mal.

LucasArts a également fait du très bon boulot sur la sélection du casting compositions sonores ! C'est le groupe de rock californien "The Gone Jackal" qui sera aux commandes (rien de tel qu'un soft de cette ampleur pour se faire connaître…). Variant du blues aux riffs plus agressifs selon les passages, les gars ont fait le job, ça envoie le pâté ! Sans compter le choix du casting vocal, du moins pour la VO puisque nous retrouverons avec un certain plaisir Mark Hamill (Star Wars) pour la voix de Ripburger !



Doté d'une excellente réalisation, d'un univers certes barré mais unique en son genre car sujet à un melting pot de premier choix, d'une aventure certes un peu courtes mais tellement variée, d'une excellente bande son, le jeu de Tim Shafer est juste un must-have de plus à posséder dans sa ludothèque PC. Tellement essentiel qu'il en devient du coup rare sans sa version originale (comprenez non "Collection LucasArts").

Full Throttle est très énervant à choper… Loupé à maintes reprises sur les forums de ventes et invisible sur des sites comme Le Bon Coin, il fait en effet partie de ses denrées qui s'arrachent comme des petits pains, la faute encore une fois au talent et à la renommée des équipes de LucasArts ! Seule l'alternative "enchère" a pu me sauver la mise, tout comme Day of the Tentacle d'ailleurs. On a beau dire ce qu'on veut sur Ebay, ça reste tout de même une solution de choix à qui veut conserver une vie sociale saine : nul besoin de rester perpétuellement devant les petites annonces pour obtenir son graal.

AndJoy !