Arkane Studios a en effet repris pas mal de recettes de ses précédents jeux pour nous pondre ce chef d'œuvre qui sera récompensé à plus d'un titre de par son originalité et son audace !
Dishonored prend place dans un univers steampunk sauce victorienne, dans les bas fonds d'une citée nommée Dunwall ravagée par la peste. Vous incarnez Corvo Attano, garde du corps personnel de l'Impératrice Jessamine Kaldwin, très impliquée pour le coup par l'épidémie qui frappe son royaume.
Le pauvre, à peine revenu d'une mission, se retrouve accusé à tord de l'assassinat de sa souveraine (conflit politique comme les productions françaises savent si bien les faire) et pour couronner le tout, sa jeune descendante, Émilie, se fait enlever laissant vacante la place sur le trône au profit d'autres dirigeants malintentionnés. Vous vous retrouvez alors enfermé dans un cachot mais serez très rapidement libéré par un groupuscule de loyalistes dirigé par l'amiral Havelock et le Lord Pendleton. Ces derniers mettront alors leurs derniers espoirs sur vos épaules pour libérer leur cité de la tyrannie et ainsi remettre la petite Émilie sur le trône. Pour se faire, vous devrez directement vous attaquer au noyau du complot anti-impérialiste en supprimant un à un les gros bonnets de cette conspiration. Bien entendu, ce sera sans compter le classique rebondissement du milieu d'aventure…
Afin de laver votre honneur, de rétablir l'équilibre et de programmer votre vendetta, vous aurez bien entendu à votre disposition armes (épée, arbalète, flingue…) et équipements adéquats en amassant argent et autres matières premières nécessaires à leur fabrication.
Tout ceci serait si banal si vous n'aviez pas d'autres tours dans votre manche ! Et c'est ici que l'Outsider intervient… Durant votre sommeil, vous serez contacté par cette entité occulte qui vous confira des pouvoirs au combien surnaturels certes, mais si jouissifs ! Ils constituent à eux seuls l'originalité première de ce FPS pas comme les autres…
Entre la téléportation, la possibilité de voir à travers les murs (vision des ténèbres), de posséder la faune ou de ralentir le temps, Arkane nous laisse libre court à notre imagination ! Ces upgrades accessibles en collectant les runes dissimulées à droite et à gauche feront de Corvo un véritable monstre. Il faudra toutefois prêter attention à sa jauge de mana car comme vous vous en doutez, ce genre de pouvoir consomme beaucoup de ressources.
Toutes ces possibilités enrichissent énormément le gameplay de ce soft à l'atmosphère malsaine certes, mais affublé d'un level design exceptionnel et d'un character design des plus travaillé. L'ambiance de Dishonored est unique ! Son univers n'est certes pas très « nouveau » mais rarement abordé dans un FPS et la manière d'aborder les choses constitue la seconde arme de ce soft.
Le maître mot de Dishonored est… Choix ! Le choix de rentrer dans le lard et torcher votre objectif à la va-vite, le choix d'œuvrer dans l'ombre et de prendre votre temps pour ainsi terminer votre mission sur plusieurs heures, le choix de stopper vos besognes pendant cinq minutes histoire de venir en aide au PNJ du coin dans une mission annexe (et elles sont légions), le choix de la technique d'assassinat, le choix de passer par divers chemins, le choix de ne tuer personne… Rares sont les softs qui peuvent se targuer d'offrir une telle liberté d'expression aux joueurs !
Nous devons tout ceci au travail de titan effectué par les studios d'Arkane puisque la construction des environnements est propice à cette autonomie. Vous pouvez en effet aller où bon vous semble, vous cacher n'importe où, prendre toute sorte d'objets, faire diversion et j'en passe… Les développeurs ont même apporté l'idée de la gestion du « Chaos ». En effet, plus vous assassinerez d'ennemis, plus votre jauge de Chaos augmentera laissant apparaître progressive une ville de Dunwall plus sombre et d'avantage plus gardée par les soldats.
Si l'on veut se montrer réellement impitoyable face à tant de qualités intrinsèques, on pourrait à la rigueur contester les petites lacunes techniques du soft de par son visuel, ses textures assez simplistes (pour un soft datant de 2012) et une légère timidité caractérisée par l'aspect désertique des rues de Dunwall. Que nenni… Ces lacunes sont comblées par une direction artistique au combien exceptionnelle certes mais sont aussi garantes d'une fluidité sans faille !
Assurément l'un des GOTY, si ce n'est LE GOTY 2012, Dishonored a tellement de qualités qu'il en oublie même de sortir en version Collector. Arkane Studios n'a en effet nul besoin de prouver quoi que ce soit avec des ost et autres illustrations… Le calibre et l'audace du soft parlent d'eux-mêmes…