Si l’ère précédente avait été introduite par Microsoft avec sa Xbox 360 en 2005, la huitième génération sera cette fois-ci entamée par Nintendo en 2012 avec une machine qui comptera peut être un peu trop sur le succès incontestable de sa petite sœur : la Wii…
Car oui, la Wii (je devais la faire, désolé !), malgré des records de ventes insoupçonnés, capable de jalouser à elle seule les deux brutes de technologie qu'étaient la PS3 et la Xbox 360, était destinée à jeter l'ancre sur le longue terme avec son hardware d'un autre temps. L'architecture de la Wii étant sa principale faiblesse car en grande partie responsable de son déclin, il était temps pour Miyamoto de penser à mettre mamie à la retraite et enfin annoncer la tant attendue relève jusqu'ici connue sous le nom de code « Wii HD » !

Nous sommes en avril 2011, période où Nintendo commence sérieusement à perdre pied avec une Wii vieillissante, à bout de souffle alors qu'elle avait su montrer sa supériorité incontestable face à Sony et Microsoft durant des années. Malheureusement, le manque de peps sur le plan hardware aura fini par avoir raison de la machine sur le long terme et Nintendo, qui avait laissé courir quelques bruits de couloir sur l'arrivée imminente d'une toute nouvelle console de salon, allait enfin lever le voile en annonçant officiellement la présence de son futur bébé HD lors du prochain E3 et ira même plus loin en pronostiquant une sortie pour 2012 !

La foule est en délire ! Le grand public n’en peut plus ! Les journalistes se préparent déjà, armés de leur appareil photos, à nous dévoiler en direct les futurs plans de Mr. Iwata ! Nul doute que le messie tant attendu faisait parler de lui, nous scotchant inévitablement sur notre siège pour visionner en direct la future conférence de presse qui se préparait !

Les rumeurs les plus folles circulant autour de cette future Wii HD allaient enfin être concrétisées car, hormis la présentation des prochaines aventures de Link, Skyward Sword sur Wii et Ocarina of Time 3D sur 3DS, qui arriveront en fin d’année (un petit évènement en soit puisque ces jeux débarqueront à point nommé pour fêter les 25 bougies de cette saga mythique) et l’annonce (enfin !) de futurs killer apps maison pour 3DS (Mario Kart 7, Luigi’s Mansion 2, Super Mario 3D Land, Kid Icarus Uprising…), c’est bel et bien la prochaine machine salon de la firme de Kyoto qui était sur le devant de la scène… Enfin, presque…

Alors que nous nous attendions à voir quelque chose de concret, alors que le monde vidéoludique s’apprêtait à découvrir ce qui devrait être l’arme capable de rivaliser avec les actuelles PS3 et Xbox 360 voire même bien au-delà, Nintendo, et c’est une première pour le constructeur, se contentera de nous montrer le contrôleur de la machine sans même dénier nous dévoiler la console ! Nous savions de source sure que Nintendo avait eu quelques accroches sur la conception de sa machine… Projet moultes fois retardé, annulé puis recommencé… La future console salon du père plombier avait fait l'objet de nombreux débats et polémiques qui se sont en fait révélés véridiques par la non présence de la console sur cet E3 !

En réalité, il faut voir les choses d’un autre angle car tout porte à croire que la réelle révolution annoncée par Nintendo, à l’instar de la Wii, ne vient pas du hardware de la console qui était encore jusqu’ici inconnu mais plutôt du pad proposé avec la machine ! Son nom : le GamePad !

Nous le savons, Nintendo grand analyste qu’il est, comprend que le grand public recherche autre chose que de gesticuler dans tous les sens pour s’amuser, le Casual Gaming ayant largement fait son temps. Il fallait alors faire une sorte de retour aux sources tout en proposant quelque chose d’innovant, qui apporterait un « plus » dans la manière de jouer… Il ne faudra pas chercher bien loin pour trouver la recette miracle… Vous pensiez que seule la Wii aurait eu droit à un recyclage d'une technologie sortie d'outre-tombe (le Power Glove) avec le couple WiiMote/Nunchuk ? C'est mal connaitre la nouvelle politique du géant de Kyoto mon ami ! À l’heure de l’explosion des tablettes numériques, numéro un des ventes de features toutes catégories, surpassant largement le marché des consoles, pourquoi ne pas exploiter un filon si rapporteur ? D’autant plus qu’ici, on s’inspire une nouvelle fois d’un concept qui aura fait ses preuves par le passé avec le tandem GameCube/Game Boy Advance…

Avec son écran digital et tactile de 6,2 pouces, ses dimensions imposantes qui ne sont pas sans rappeler celles des machines hi-tech et extra plates que nous proposent Apple ou Samsung, ses deux sticks analogiques, sa classique croix directionnelle et forcément les boutons qui accompagnent l'ensemble, le GamePad donne dans la démesure ! Il ne nous faudra pas chercher midi à quatorze heures pour comprendre où Nintendo veut en venir avec un tel feature ! Le GamePad, présenté par le biais d'une vidéo de démonstration, nous ouvre les portes du gameplay asymétrique, comprenez le fait d'interagir sur l'écran principal (la TV) et sur celui du GamePad. Le GamePad nous offre alors des possibilités inédites, il est votre partenaire de jeu, vous ne pourrez-vous passer de lui ! Contrairement au couple WiiMote/Nunchuk, le GamePad nous apporte un plus visuel et non physique avec son écran digital car oui, il est tout à fait possible de cumuler le gameplay Wii avec celui du nouvel accessoire de Nintendo !

Et quel meilleur exemple que Wii Sports Club, l’upgrade de Wii Sports/Wii Sports Resorts, pourrait nous démontrer de telles possibilités ? Imaginez… Le GamePad posé à même le sol, affichant votre balle de golf, cumulé à la WiiMote (la compatibilité de la machine avec celle-ci nous laisserait supposer à une éventuelle rétrocompatibilité avec les softs Wii) qui elle, ferait office de club ? Imaginez… Le GamePad comme étant un support visuel complémentaire, un troisième œil qui vous permettrait de visualiser ce que votre écran principal ne peut afficher seul (angles morts, zooms, visée…)… Imaginez… Pouvoir dialoguer avec n’importe quel joueur dans le monde grâce à la mini caméra qu’embarque d’office le tout nouveau feature de Nintendo… Et surtout… Imaginez le GamePad comme étant un second support à part entière car oui, avec son puissant système de streaming et son écran en haute définition, il vous sera possible de continuer votre partie, d'allumer votre console, de naviguer sur le dashboard, bref, de pouvoir bénéficier des mêmes interactions que sur la machine principale et ce uniquement avec votre GamePad !

Avec le GamePad, le petit plombier moustachu nous démontre une fois de plus qu'il lui reste un gros stock de concepts novateurs sous sa manche ! Plus qu'une simple « manette », on en viendrait même à se poser des questions sur les ressources nécessaires à la future console de Nintendo qui doit gérer un tel accessoire !

Nintendo joue clairement son va-tout en nous présentant le GamePad. Légitime ! Quand on sait que sa conception n’est en réalité que l’évolution d’une idée pompée sur le VMU de la Dreamcast : inclure un petit écran sur un pad classique afin de recevoir diverses informations (messages entre joueurs) et naviguer à travers l’interface software de la machine.

Miyamoto, avec le temps, a développé le projet tel qu’il a été complètement repensé et ainsi aboutir à ce que la firme de Kyoto nous présente aujourd’hui. Le seul problème, c’est que par delà le GamePad, le grand public voulait avant tout avoir un regard sur la console en elle-même… Grosse déception, il nous faudra encore patienter l'année prochaine pour connaître le design de la bête mais aussi ses caractéristiques techniques, Nintendo n'étant clairement pas prêt à lever le rideau sur sa machine de huitième génération… Mais nous connaîtrons néanmoins son nom qui a pour le coup était défini : ce sera Wii U (prononcez We You) !

Après avoir laissé Mr. Miyamoto et Mr. Trinen (NOA) faire leur pitch concernant les futurs jeux Legend of Zelda en première partie de conférence, c'est Reginald Fils-Aimé, big boss de Nintendo of America himself, qui aura la lourde tâche de briefer son audience sur la future Wii U et d'expliquer le choix d'un tel nom. En appelant la machine ainsi, nul doute que Nintendo cherche une fois de plus à atteindre une très large cible ! La facilité et la renommée de la Wii n'y étant pas non plus innocentes, il faudra toutefois laisser le bonhomme s'expliquer sur un tel choix. Nous le savons désormais, la Wii rassemble aussi bien les joueurs aguerris qu'un public n'ayant jamais touché à une console de jeu (ou très peu). Wii (« Nous » en anglais) est symbolique du rassemblement : « Nous pouvons jouer ensemble (Wii), mais finalement, les jeux sont-ils fait pour Vous (U) ? ».

Une explication ambigüe qui cache tout simplement une stratégie marketing de la taille d’une montgolfière ! Traduisez plutôt comme ceci : « Wii fait vendre alors on a peur de changer de nom parce que le grand public n’y connait rien ! On ne va pas les embrouiller et on va faire comme Sony ». L’histoire nous dira un an plus tard que ce n’est pas tout le temps dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleures soupes…

Juste histoire d'enfoncer un peu plus le clou et malgré l'absence regrettée de la machine, Nintendo, par son infime bonté, nous fera néanmoins une démonstration des possibilités de la Wii U, couplée au GamePad, en nous montrant une séquence vidéo que l'on ose un jour espérer réelle : une démo de plus d'une minute d'un magnifique Legend of Zelda en HD avec un Link adulte, accompagné de Navi, pénétrant dans un palais et affrontant une sorte d'araignée mécanique (Armogohma). C'était inévitable, cette simple mise en bouche a évidemment provoqué une hystérie générale de la part des fans de la saga (et ils sont nombreux !). À l’heure où j’écris ces lignes, on ne compte plus le nombre de gamers qui espèrent que cette démo se métamorphose en projet à part entière tellement la claque visuelle (et interactive via le GamePad) fut magistrale et mémorable !

Alors oui, il est clair que la firme de Kyoto, en devançant ses concurrents directs avec cette conférence de presse qui se déroulait en première partie de journée, avait décidé de faire mal et d'inverser sa situation d'outsider sur le marché des machines de salon… D'autant plus que chez Sony et Microsoft, il n'y avait pas spécialement de grosse menace à l'horizon.

Seulement voilà, les grands spécialistes (et le public) sont perplexes. Malgré la présentation d’une « partie » de la Wii U à savoir le GamePad, nous n’avions aucun renseignement sur la machine principale et il ne faut pas s’appeler Paco Rabanne pour deviner le coût de fabrication de la « mablette » (nom d’emprunt du GamePad par les gamers).

En effet, avec de telles caractéristiques techniques, on pourrait aisément déduire que le GamePad aurait une place importante sur le prix d'achat final de la console. La non présence de cette dernière nous prouve alors deux choses : soit le père plombier nous prépare un monstre de puissance mais qui, couplé au GamePad, nous assommerait lors du passage à la caisse, soit il décide de répéter l'histoire, à savoir architecturer sa future machine sur une génération de retard afin de réduire les coûts de fabrication et ainsi proposer un prix d'achat compétitif… De telles approximations ne feront qu'alimenter les plus grandes craintes : nous ne voulons pas que Nintendo récidive avec sa politique de rentabilité maximale sachant que Sony et Microsoft préparent eux aussi, dans leur petit coin, leur futur monstre de puissance respectif…

Nintendo s'y est clairement mal pris en annonçant à l'avance quelque chose que le public ne comprend pas vraiment, nombre de spécialistes jugent cette conférence ratée en termes de communication, inhabituel pour Nintendo ! Malheureusement, dans ce monde impitoyable, de tels écarts sont difficilement pardonnables et l'action en bourse du géant nippon chute à tel point qu'il n'a jamais été plus bas qu'en 2006 (avant l'explosion de la Wii).

Nous sommes en janvier 2012, Iwata s'étant maintes et maintes fois excusé pour les fâcheuses péripéties communicatives de l'E3 2011, rassure son public et nous promet d'en dévoiler beaucoup plus sur la Wii U prochainement. Il nous confirmera même le lancement de sa future console de salon sur les principaux marchés (Japon, Europe, USA et Australie) pour la fin de l'année… Chouette, mais nous ne savons toujours rien sur elle ! Qu'importe, nous avons de quoi faire en attendant puisque Nintendo a balancé ses plus grosses cartouches pour les fêtes de fin d'année sur Wii et 3DS (présentées lors de la conférence de presse pour la plupart).

Toujours en janvier, Nintendo enclenche le turbo et met d'office en place sa plate-forme de téléchargement destinée aux futurs produits de la machine, se mettant ainsi (et enfin) à la page par rapport à ses concurrents qui proposent depuis belle lurette leur infrastructure online.

Nintendo se résigne à faire la sourde oreille en rectifiant l’un des principaux défauts de la Wii : une alternative au PSN et au Xbox Live ! Le nom du service étant encore tenu secret, nous savons d'ores et déjà que les possesseurs de Wii U (mais également de 3DS !) auront la possibilité de jouer online (heureusement !), de télécharger différents contenus (DLC, vidéos, extensions, démos, jeux…), de converser avec les joueurs du monde entier, d'avoir eux aussi leurs scorings (alternative aux succès et aux trophées) via leur propre compte, ce qui laisse supposer la présence d'un disque dur sur la future bécane du plombier pour stocker les informations !

Fidèle à ses habitudes, Nintendo restera muet comme une tombe et ne dévoilera quasiment aucune information supplémentaire sur la Wii U jusqu'à la date fatidique du prochain E3 2012…

Juin 2012, nous y sommes ! Reginald Fils-Aimé avait promis de lever le voile sur l'aspect physique et technique de la console en elle-même. Impossible de louper le rendez-vous, d'autant plus que Nintendo, non content d'avoir annoncé la commercialisation officielle de son futur bébé pour la fin de l'année, se devait de rassurer son armée de fidèles en mettant les points sur les deux ii…

Alors verdict ? Autant le dire d'entrée, Nintendo a une fois de plus déçu énormément de monde ! Clairement à la ramasse sur le plan de la communication, cette conférence de presse de l'E3 2012 a prouvé que Nintendo cherche à dévoiler le moins d'informations possibles sur les possibilités techniques de la console… Pourquoi ? Il ne faut pas regarder midi à quatorze heure. Nous connaissons au moins le look de la machine définitive : proche, très proche de l’aspect de sa petite sœur, les courbes de la Wii U pourraient aisément s’apparenter à celles d’un lecteur DVD/Blu-ray externe. Simpliste, sobre et légèrement plus longue que la Wii, la Wii U s’enrobe de formes d’avantage  arrondies, plus hi-tech. Pouvant elle aussi être casée sur un socle pour être disposée aussi bien à l’horizontale qu’à la verticale, elle est pourvue d’une gamme de connectiques somme toute assez complète : quatre ports USB, un slot SD, une sortir HDMI (chouette !) et composante/YUV… Ainsi que le désormais habituel port destiné au Sensor Bar !

Cette machine fait clairement penser à une « Wii bis » et pour cause… Nintendo étant décidément fâché avec les normes réseaux, ne s'est toujours pas décidé à inclure un simple port RJ45 sur sa machine ! Un comble, quand on sait que le confort en termes de débit est tout de même flagrant face au Wi-Fi !

Quand bien même… Si le physique de la Wii U peut paraître sommaire aux yeux de tous, n’importe quel analyste pourrait comprendre le silence de Nintendo sur son architecture. En effet, l’histoire nous a toujours prouvé que la puissance d’une machine est proportionnelle à ses dimensions (refroidissement, carte mère, disque dur…). Hors, l'aspect extérieur de la Wii U nous prouve ici que Nintendo a d'ores et déjà signé pour la même politique que la précédente machine : « on ne construit pas une machine dernier cri, mais on invente un nouveau concept ».

Ainsi, le GamePad déjà présenté l'année dernière, qui constitue l'argument de vente premier de la Wii U et qui a subi quelques modifications d'ordre structurel (emplacement des boutons, micro incorporé…) pour sa mouture définitive, réussi à dissimuler les craintes concernant la machine à lui seul : « nous n'achetons pas la Wii U pour en prendre plein les yeux mais pour jouer autrement que chez la concurrence ».

Quand bien même… Si le physique de la Wii U peut paraître sommaire aux yeux de tous, n'importe quel analyste pourrait comprendre le silence de Nintendo sur son architecture. En effet, l'histoire nous a toujours prouvé que la puissance d'une machine est proportionnelle à ses dimensions (refroidissement, carte mère, disque dur…). Hors, l'aspect extérieur de la Wii U nous prouve ici que Nintendo a d'ores et déjà signé pour la même politique que la précédente machine : « on ne construit pas une machine dernier cri, mais on invente un nouveau concept ».

Voilà donc le message qu'a voulu délivrer Shigeru Miyamoto lors de la conférence de presse de cet E3 2012 qui, contrairement à l'année passée, a fait son petit show après celui des constructeurs opposants… Vous me direz, plus l'attente est longue, plus c'est excitant… Mais pas que…

Le papa de Mario est en effet venu accompagnés de petits astronautes, appelés Olimars, que nous connaissions depuis déjà plus de dix ans, à l’époque de la GameCube : les Pikmin ! Nous savions depuis quelques temps qu’un troisième épisode était dans les tiroirs de Nintendo… Le hic c’est que nous nous attendions à des annonces de titres plus pertinentes… Il semblerait donc que Pikmin 3 fasse figure de fer de lance de la Wii U. Pourquoi pas ? Après tout, les deux premiers épisodes étaient bien sympas sur GameCube et ce troisième opus semble tirer parti des possibilités du GamePad… Une annonce qui aurait pu faire son effet si le titre faisait partie du line-up de la machine en fin d’année, mais tout porte à croire qu’il ne sera pas prêt dans les temps contrairement au prochain soft made in Nintendo, New Super Mario Bros U.

C'est coutumier depuis des décennies : le lancement d'une nouvelle machine de Nintendo est accompagné de son Mario. Certes, ce ne fut pas le cas avec la Wii, qui avait néanmoins son Twilight Princess pour contenter les gamers les plus exigeants, sauf que Nintendo a clairement choisi la voix de la facilité avec cette réédition HD d'un des plus gros succès de la Wii sorti en 2009.

Facile, beaucoup trop facile aux yeux du public qui s'attendait à quelque chose de plus grandiose qu'une repompe d'un soft vendu à quelques 27 millions d'exemplaires sur la précédente génération et même si ce jeu apporte quelques nouveautés notables (faut pas déconner non plus…), tout ceci n'est pas assez surprenant ni même rafraichissant, nous qui attendions du nouveau comme il nous avait été promis !

Il faudra alors regarder du côté des éditeurs tiers et croyez-moi, c'est inédit dans la mesure où Nintendo a toujours su soigner le line-up de ses machines jusqu'ici. Hormis quelques softs AAA portés par les gros bonnets (Namco, WB, Konami, Tecmo, Bioware…) qui n'auront pour seuls clients que les fanboys de la marque, ceux-là même qui ne sont jamais passés à l'ennemi et pour qui l'affichage en 1080p reste quelque chose d'inédit (Batman : Arkham City Armored Edition, Mass Effect 3, Tekken Tag Tournament 2, Ninja Gaiden…), nous ne trouverons malheureusement que très peu d'exclusivités pour justifier la présence de la console au pied du sapin pour les fêtes de fin d'année. Certes, l'apport des possibilités du GamePad est toujours un plus (consulter les maps des levels sur l'écran de la mablette, tirer parti du tactile pour placer des repères, des raccourcis voire même interagir sur nos items à l'aide d'un simple doigt…), mais tout ceci reste trop sommaire pour nous convaincre de repasser à la caisse, d'autant plus que les trois quarts de ces softs sont pratiquement sortis depuis plus d'un an sur les supports concurrents et sont désormais trouvables moitié prix !

Pire, les gamers confirmés aux yeux de lynx (mais aussi les spécialistes) peuvent même constater une réalisation légèrement en deçà des versions Xbox 360 et PS3 pour certains d'entre eux (frame rate, aliasing…).

Bien entendu, Nintendo tentera sa petite diversion casual avec l'évolution logique de softs programmés pour attirer un public plus large. Nous retrouverons ainsi le remplaçant de Wii Fit, Wii Fit U, qui se targue maintenant de tirer profit des possibilités du feature « à tout faire », le GamePad. De sacrés économies d'ailleurs puisque là où la Wii avait continuellement besoin qu'on lui achète de nouveaux accessoires, sa petite sœur n'en n'aura finalement besoin que d'un seul !

Fort heureusement, Nintendo bénéficie du soutien d'un éditeur détenteur de licences prestigieuses et au combien « bankables », capable de nous gratiner des softs AAA qui ont su s'imposer auprès du grand public et tout à fait apte à retrousser ses manches quand il s'agit d'exploiter comme il se doit un concept novateur tel que le GamePad : Ubisoft !

Certainement l'éditeur le plus présent et le plus remarqué de ce salon, Ubisoft, non content de se passer de risques en annonçant les portages de son catalogue annuel (Assassin's Creed III, Just Dance 5, Lego City Undercover) et qui a fait sensation en avril dernier avec l'annonce d'un Rayman Legends, exclusif à la Wii U, nous présente un tout autre soft déjà annoncé depuis un an et qui a connu bon nombre de transformations depuis : ZombiU !

Autrefois connu sous le nom « Killer Freaks from Outer Space », ce FPS made in Ubisoft Montréal nous proposait de massacrer du Lapin Crétin dans une déclinaison horrifique, le tout dans une ambiance complètement décalée. Le temps passe et les québecquois décident de remplacer leurs mascottes par de vrais zombis faits de chair et d'os, le jeu prenant doucement mais surement des allures de véritable survival horror ! Dans un Londres du vingtième siècle envahi de mordeurs, vous devez vous frayer un chemin dans ces ruelles macabres en exterminant des corps sans âme qui n'ont d'autre objectif que de vous dévorer ! Ce soft prévu pour le line-up de la Wii U est rapidement enclin à s'imposer comme le must have de la machine à sa sortie. Ubisoft Montréal nous propose une sorte de vitrine des possibilités du GamePad. Astucieusement mis en avant, la mablette vous permettra de scanner les environs pour découvrir des éléments cachés, de décrypter des codes, de gérer son inventaire, de disposer d'une carte et d'un radar. Très loin de faire sensation sur le plan visuel, Ubisoft Montréal nous offre ici une expérience horrifique stressante dans la mesure où si votre protagoniste meurt, il se réincarne dans un autre personnage qui n'aura d'autre choix que de parcourir les ruelles pour renouveler sur inventaire (soit en récupérant les items aux alentours, soit en allant les récupérer sur le cadavre de votre précédent personnage).

C'est le genre de soft que l'on a peu l'habitude de voir sur le line-up d'une machine de Nintendo et c'est tant mieux puisque le constructeur, faute de proposer mieux, compte énormément sur le titre d'Ubisoft pour convaincre son public…

Enfin, Nintendo terminera sa conférence sur ce que l'on pouvait attendre d'une machine dans la même lignée que sa grande sœur : la présentation de Nintendo Land. À l'instar de son ainé, Wii Sports, Nintendo Land est taillé pour découvrir les fonctionnalités du GamePad. Offert avec le futur Pack Premium comprenant la console dans sa déclinaison noire ainsi que 32 Go d'espace de stockage, ce party game vous propose d'incarner votre « Mii » (votre avatar précédemment créé sur le dashboard de la machine appelé désormais « Place WaraWara ») afin de relever les défis de 12 mini-jeux basés sur l'univers de Nintendo. Entre jouer l'archer au tactile dans l'univers de Legend of Zelda, incarner son Mii déguisé en Mario et pourchassé dans une arène par quatre autres joueurs équipés de leur WiiMote tout en surveillant ses poursuivants sur l'écran du GamePad dans « Mario en Fuite » voire même diriger son Mii à l'aide de bourrasques de vent dans des levels en side-scrolling tout droit sortis de Balloon Fight !

Avec Nintendo Land, nul doute que les mordus des licences de la firme de Kyoto, mais aussi les gamers à la recherche de fun, en auront pour leur compte ! D'autant plus que ce parti-game nous offre la possibilité de converser, d'échanger, de s'entraider avec les différents gamers du monde entier sur le tout nouveau réseau social créé par Nintendo : le Miiverse !

Toutes ses petites attentions sont parfaitement louables de la part du plombier et même si nous nous attendions au moins à la présence surprise d'un titre qui mettrait tout le monde d'accord, justifiant à lui seul l'achat de la console, nos craintes les plus redoutées ne tarderont pas à se confirmer trois mois plus tard avec les dernières révélations tenues encore secrètes par Nintendo.

Nous sommes en septembre 2012 et Nintendo nous communique ce qui pourrait sans doute être les trois informations les plus importantes de la Wii U : son prix de vente, sa date de débarquement et ses caractéristiques techniques. Déclinée en trois offres différentes à savoir le Pack Basic (la console seule, de couleur blanche et équipée de 8 Go de mémoire interne), le Pack Premium (la console noire équipée de 32 Go de mémoire interne, accompagnée de Nintendo Land ainsi que d'un accès privilégié au Nintendo Network Premium) et enfin, certainement celui qui sollicite le plus d'intérêt pour les gamers, le Pack Premium ZombiU (la console noire équipée de 32 Go de mémoire interne, accompagnée de ZombiU ainsi que d'un accès privilégié au Nintendo Network Premium). Respectivement proposées aux prix de 299 €, 349 € et 389 €, Nintendo annonce une disponibilité pratiquement simultanée dans le monde puisqu'elle sera commercialisée le 18 novembre aux USA, le 30 novembre en Europe et le 8 décembre au Japon (une fois de plus le dernier servi, le marché des consoles salon au pays du Soleil Levant étant clairement en déclin depuis quelques années).

Nintendo a donc décidé de faire payer le prix fort à sa clientèle puisque de mémoire, la Wii avait été proposée à 249 € lors de sa sortie en 2006, soit 50 € de moins que l'offre Wii U la moins coûteuse, à savoir le Pack Basic (qui, avouons-le, n'a eu que très peu de succès avec ses ridicules 8 Go de mémoire de stockage) !

C'est risqué, très risqué de la part de Nintendo qui commercialise une machine à peine plus puissante que ses concurrents, ceux-là même qui ont annoncé leurs futures machines pour l'année prochaine !

Car oui, rappelons-le, Sony annonce dans le même créneau sa PS3 Ultra Slim, équipée de 500 Go de stockage et commercialisée pour 300 € alors que chez Microsoft, une Xbox 360 Slim de 250 Go se négocie pour à peine 250 € ! Deux machines implantées depuis respectivement sept et six ans, disposant d'une ludothèque conséquente et moins chères que la dernière-née de Nintendo… Il est clair que le public averti y regardera par deux fois avant de craquer pour la Wii U en fin d'année, d'autant plus que le line-up de cette dernière est composé aux trois quarts de licences AAA pratiquées depuis maintenant belles lurettes par les gamers !

Reste que le prix de vente de la bête pourrait éventuellement être justifié par ses caractéristiques techniques qui étaient jusque-là tenues secrètes par la firme de Kyoto mais une fois encore, tout ceci n'est pas anodin…

Pensée autour d'une architecture se rapprochant de celles des supports informatiques mais également de celles des tablettes tactiles et autres Smartphone, la Wii U a été construite de manière peu orthodoxe.

Une fois n'est pas coutume, son cœur central (nom de code Espresso), pris en charge par IBM, est composé d'un processeur IBM Power tri-core cadencé à 1,24 Ghz. Chose plus étonnante, celui-ci se trouve dans le même boitier que le GPU de la bête (System in Package), un AMD Radeon HD 6770 cette fois-ci pressenti pour nous balancer de la haute définition (jusqu'à 1080p). Équipée soit de 8 Go (par ailleurs plus qu'insuffisants sur le long terme, les offres Pack Basic seront très vite mises hors circuit), soit de 32 Go de mémoire de stockage, celle-ci pourra néanmoins (et heureusement !) être additionnée par un disque dur externe pouvant être pluggé en USB 2.0, lequel devra disposer d'une capacité maximale de 2 To et d'une alimentation indépendante pour être supporté par la console. À l’heure de la suprématie du support PC, des DLC et du dématérialisé, un tel choix de stockage est par ailleurs étonnant de la part de Nintendo qui s’entête décidément à forcer l’utilisateur à ne pas sortir la moindre donnée en dehors de sa machine… Contrairement à la Wii, qui se nourrissait du sempiternel support DVD, la Wii U optera pour une sorte de Blu-Ray propriétaire, appelé iDensity, capable de contenir jusque 25 Go de données (soit un Blu-Ray simple couche).

Comme je le disais plus haut, l'architecture interne de la Wii U semble « basique » pour une machine supposée concurrencer les futures PS4 et « Xbox 720 ». Quand bien même, le constat visuel effectué par nombre de bêta-testeurs lors de l'E3 2012 est pratiquement unanime : la Wii U peine à faire aussi bien que la concurrence actuelle ! Le bilan est simple : Nintendo a exagérément investi dans la fabrication du GamePad et a passé sa console au second plan pour limiter la casse nouveau budgétaire !

L'heure solennelle a enfin sonné ! Jour J, soit le 30 novembre, nous allons enfin voir si le grand public a compris le message de Nintendo concernant le lancement de sa treizième machine de salon…

C’est un fait, l’évolution du marché du jeu vidéo en Europe a énormément changé entre l’arrivée de la Wii fin 2006 et celle de la Wii U… L’infinissable période de crise et le recul des ménages à investir dans le divertissement numérique se ressent indéniablement dans les allées des grandes surfaces et dans les grandes enseignes spécialisées. Ne nous le cachons pas, la firme de Kyoto, en plus d'avoir été très énigmatique quant à sa manière de communiquer la sortie de sa nouvelle console, cumulé au choix d'une dénomination qui se rapproche trop fortement de celle de la précédente console, n'a plus les mêmes cartes dont elle disposait six ans auparavant. Malgré la présence des trois packs sur les étals et l'insistance de Nintendo a préciser qu'il s'agit bien d'une nouvelle machine à part entière, le grand public ne fait guère attention à la Wii U. Le ménage moyen confond même l'ancienne Wii et la nouvelle console du père plombier avec leurs aspects trop rapprochés mais surtout par le nom.

Le grand public ne comprend pas, ne sait pas ce qu'est la Wii U, hésite… Il faut dire que la présence du GamePad n'aide pas puisque la plupart des personnes iront jusqu'à se demander si Nintendo se lance dans la commercialisation de tablettes ! La machine est aux abonnés absents des stands de démonstration. Certes, les gamers avertis ont réservé leur exemplaire, mais nous sommes loin des ruptures de l'époque de la Wii.

Néanmoins, il est intéressant d'observer que c'est l'offre Pack Premium (console noire équipée de 32 Go avec Nintendo Land) qui intéressera d'avantage le grand public et qui constitue environs 70 % des ventes, celle-ci étant clairement la plus intéressante en termes de coût (déjà élevé de base) et de possibilités sur le long terme. Reste la sempiternelle stratégie de la mise en garde du manque de stock pour les fêtes de fin d'année, le très connu « Il n'y en aura pas pour tout le monde ! », mais autant se l'avouer, la machine n'attire pratiquement que les fanboys de la marque du plombier… Le reste n'étant que peu intéressé car déjà équipé d'une PS3, d'une Xbox 360 et même mieux, d'un PC qui garantit une qualité visuelle d'ores et déjà supérieure à la Wii U (sans compter les avantages du online et le tarif des nouveautés dématérialisée imbattable).

Mais ce que les gamers attendent avant de franchir le pas, c'est bien évidemment les différents tests de la machine sur leurs sites préférés et autant le dire d'entrée, les retours des spécialistes sont loin d'être unanimes… Car en plus de disposer d'un line-up avare en exclusivités (sur 26 softs disponibles, il n'y a réellement que deux titres qui peuvent faire sauter le pas), nombre de problèmes d'ordre technique vont s'ajouter à une facture déjà salée en critiques !

La plus notable est certainement le fait de ne pouvoir n'utiliser qu'un GamePad par machine ! Ce feature étant quelque part non seulement l'image de marque mais également l'un des seuls arguments de vente de la Wii U… Beaucoup de personnes crient au scandale dans la mesure où sur une partie à quatre joueurs en locale, un seul pourra bénéficier du fameux gameplay asymétrique, les autres étant quelque part délaissés en restant abonné à leur classique WiiMote ! La raison d'une telle limitation est en réalité d'ordre technique. Décidément peu visionnaires dans le choix de la conception de leurs machines depuis la Wii, Nintendo, en optant pour une architecture type « System in Package » (GPU et CPU dans le même panier) a juste omit un léger détail : le GamePad demande énormément de ressources au processeur central de la Wii U ! Pour les développeurs tiers, c'est d'ailleurs un véritable casse-tête dans la mesure où non seulement le CPU est moins puissant que sur les machines concurrentes, mais en plus, celui-ci doit être ménagé pour laisser du mou au GamePad.

Bien entendu, Nintendo vante les mérites de son GPU Radeon surboosté (bien plus que celui des consoles concurrentes d'après le fabriquant), de la grande quantité d'eDRAM (mémoire principale) et de mémoire cache de la machine, mais la grande majorité des éditeurs tiers, qui développe leurs softs phares AAA sur des kits de programmation type PC, sont d'ores et déjà largués par l'architecture trop complexe de la Wii U…

Second problème, Nintendo n'étant pas encore habitué au support online, voit ses serveurs complètement saturés dès le premier jour du lancement de la machine. Pire ! De nombreux consommateurs plantent carrément leur système lorsqu'ils veulent effectuer la grosse mise à jour de démarrage pour pouvoir profiter des services online. Malheur aux consommateurs qui ont, dans l'impatience (plus d'une heure de MAJ), éteint leur nouvelle console pendant l'opération, leur bébé est juste bon pour le SAV ! Un véritable scandale aux yeux du consommateur qui est alors privé de console juste avant (ou pendant) les fêtes de Noël !

Enfin, selon moi le principal défaut de la console : la faible portabilité du GamePad. Si Nintendo vantait les mérites de sa mablette en criant haut et fort la possibilité de pouvoir streamer l'affichage de la console vers le GamePad, il ne faudra compter que sur les très faibles sept mètres de portabilité pour le faire (quand un mur porteur ne se dresse pas sur votre chemin sinon adieu le principal attrait de la bestiole).

Un line-up calamiteux, un hardware en retard d'une génération, une campagne marketing inexistante ou mal interprétée, des choix de conception hasardeux, des problèmes techniques dès le lancement de la console, un prix trop élevé… Nintendo n'était décidément pas prêt pour se lancer dans l'aventure Wii U et ce ne sont pas les premiers chiffres de vente, annoncés dès janvier 2013, qui nous prouveront le contraire.

Janvier 2013, les premiers chiffres de vente de la Wii U sont à l'image de son lancement : décevants. Bien que la dernière-née de Nintendo se soit vendue à quelques 472 000 exemplaires en Europe dès son lancement, c'est-à-dire environs 60 000 exemplaires de moins que sa grande sœur en son temps, la catastrophe ne sera réelle qu'à partir du mois de janvier où les chiffres de vente ne cesseront de chuter de mois en mois ! Stagnant tout au plus entre 140 et 280 000 unités vendues pour le premier trimestre (contre plus d'un million de Wii écoulées au mois sur la période de 2007 !), la Wii U part mal, très mal dans les charts, la faute à un catalogue inexistant, car nous ne le cesserons de le dire : ce sont les jeux qui font toute la différence. Sans le support des tiers, Nintendo ne peut venir en aide à sa treizième console de salon d'ores et déjà en difficulté quelques mois après sa commercialisation. Certes, la 3DS, qui a eu du mal à décoller après son lancement en 2011, est l'exemple même que rien n'est perdu d'avance, avec une véritable explosion des ventes en 2012 et 2013 (plus de dix millions d'unités écoulées dans le monde !), mais tout porte à croire que la Wii U aura du mal, beaucoup de mal à convaincre durant cette année 2013.

Les tiers fuient la console comme la peste, l'architecture de la machine étant décidément trop éloignée de celle des supports concurrents pour assurer un portage rapide. Pire, certaines exclusivités, qui pouvaient encore maintenir la Wii U en vie, viennent finalement à passer chez l'ennemi pour permettre aux développeurs de rentabiliser un tant soit peu leurs productions (l'exemple le plus flagrant étant Rayman Legends avec son gameplay taillé pour le GamePad et finalement adapté sur les supports concurrents).

En effet, l'architecture peu commune de la Wii U n'est pas uniquement la raison pour laquelle les tiers quittent le navire. Développer sur PS3, PSVita, Xbox 360 et PC, c'est autrement plus rentable que de se limiter à une console sur la pente descendante telle que la Wii U ! Il n'est ainsi pas rare de voir le développement d'un soft AAA, aussi aguichant soit-il, reporté pour finalement être tout simplement annulé par l'éditeur au détriment des autres supports ! Pourtant, les fanboys purs et durs de la marque du plombier continuent à y croire à cette Wii U déjà délaissée de tous.

Plus le temps passe, plus cette console, désormais surnommée « Bide U », voit sérieusement son parc d'occasion fleurir sur les sites d'annonces. Les grandes chaines de distribution n'arrivent pas à écouler les stocks d'invendus et il faudra désormais compter sur des offres promotionnelles agressives pour caresser l'espoir de voir le client repartir avec son exemplaire.

Nous sommes en approche de juin 2013, la Wii U est d'ores et déjà considérée comme étant un flop irrattrapable : jamais une console n'a connu un échec aussi cuisant depuis 2007 ! Plusieurs sources officielles stipulent même qu'elle se vendrait à perte, engendrant des déficits pour la firme de Kyoto. Les gamers attendent tous que les licences phares de Nintendo soient en passe d'être adaptées sur Wii U. Tous attendent qu'un énigmatique Mario Kart, F-Zero ou, soyons fous, Metroid soit enfin annoncé sur leur bécane mais Nintendo ne semble pas pressé de sauver les quelques miettes qu'il reste…

Par ailleurs, si la Wii U avait déjà un pied dans la tombe deux mois après sa sortie, l'annonce officielle en début d'année de la PS4 chez Sony et de la Xbox One chez Microsoft, annoncée pour cette fin d'année 2013, mettra définitivement la machine dans une tombe.

Comme chaque année lors de l'E3, les gros bonnets sont de sortie pour nous matraquer de leurs dernières productions en date. Si Sony s'était uniquement contenté d'annoncer en fanfare l'arrivée de sa PS4 en ne dévoilant de prime abord que le pad, le DualShock 4 (à l'occasion de sa conférence surprise New-Yorkaise de début d'année), le géant de l'électronique nippon mettra cette fois tout le monde d'accord lors de l'E3, non seulement en levant le rideau sur le look définitif et le hardware monstrueux de la machine, mais aussi en annonçant son prix de vente plus que compétitif ! Microsoft étant également sur le pied de guerre avec une Xbox One, certes plus chère mais disposant d'une architecture qui n'est pas en reste et ce également annoncée pour cette fin d'année, Nintendo n'a d'autre choix que de dévoiler les cartouches destinées à faire remonter les ventes de sa Wii U.

Hormis le très attendu Bayonetta 2 de PlatinumGames et déjà dévoilé à l'occasion de l'E3 2012 (et bien exclusif à la machine !), Nintendo, qui ne peut se reposer sur le bon vouloir des tiers, se décide enfin à nous montrer des choses beaucoup plus concrètes avec The Legend of Zelda : The Wind Waker HD.

Certes, l'annonce de ce remake n'est pas très fraiche car elle date du début d'année (Nintendo Direct de janvier), mais la présence des aventures de Link sur le stand de Nintendo redonne le sourire ! Un Legend of Zelda, même s'il n'est pas inédit et s'il ne s'agit du nouvel opus tant espéré par les fans (rappelez-vous de l'E3 2011…), ne peut que redonner un second souffle aux ventes d'une machine en grande difficulté et nous verrons bien plus tard que les équipes de Miyamoto ne se contenteront pas d'une simple rehausse des textures…

D'autre part, d'autres petits bijoux qui n'étaient encore qu'au stade de projets ou de screenshots lors du même Nintendo Direct de début d'année, sont en passe de devenir réalité pour 2014 : Mario Kart 8, Super Smash Bros., Donkey Kong Country : Tropical Freeze de Retrogame Studios et enfin… Je garde le meilleur pour la fin avec le projet X de Monolith Software (Xenosage et Xenoblade) !

Ne nous le cachons pas, Nintendo compte énormément sur ces bestsellers pour permettre à la Wii U de survivre dans cette jungle sans merci. Sans compter qu'un autre jeu, qui ne pouvait faire autrement qu'être présent sur le stand de Nintendo, allait mettre tout le monde d'accord et c'est bien évidemment la présence de Super Mario 3D World !

Le bougre se sera fait attendre ! Annoncé lui aussi en janvier par Nintendo, la firme de Kyoto nous aura finalement fait attendre l'E3 pour pouvoir constater à quel point ce tout nouveau Mario en 3D est prometteur ! Annoncé pour la fin de l'année, Super Mario 3D World est assurément le prétendant en titre pour remonter les ventes de Wii U pour les fêtes de fin d'année, une tâche loin d'être évidente avec la sortie mondiale de la PS4 et de la Xbox One mais néanmoins jouable dans la mesure où les deux machines ne disposent pas d'un line-up exceptionnel… Et pour le coup, on peut dire que Nintendo a très bien joué sa carte puisqu'à eux seuls, The Legend of Zelda : The Wind Waker HD et Super Mario 3D World ont permis, sur deux mois de temps, de booster les ventes de machines avec l'écoulement de 480 000 consoles en novembre et plus d'un million en décembre !

C'est loin d'être exceptionnel, voir même insuffisant pour espérer revenir à la surface, mais Nintendo ne délaisse pas son audience ! La firme de Kyoto ira même jusqu'à baisser le prix de sa machine à 289 € en proposant trois nouveaux bundle pour octobre/novembre : le Pack Premium Wii Party U, le Pack Premium Just Dance 2014, le Pack Premium Mario & Luigi, le Pack Premium Lego City Undercover et enfin THE Pack de loin le plus séduisant, visuellement et ludiquement, le Pack Premium The Legend of Zelda : The Wind Waker HD !

De nouveaux bundles, un killer app attendu de tous (Super Mario 3D World)… Nintendo se réveille et il est grand temps car la PS4 de Sony explose tout sur son passage à peine un mois après sa mise en rayon (4,2 millions d'unités écoulées dans le monde contre plus de 3 millions pour la Xbox One de Microsoft. Il est d'ailleurs étonnant qu'un Pack Premium Super Mario 3D World n'ait pas été proposé dans nos contrées (contrairement au Royaume-Uni) puisqu'un tel bundle aurait très certainement permis à Nintendo de diminuer son stock de Wii U.

Il faut se l'avouer, les éditeurs tiers sont autrement plus intéressés par les machines de Sony et Microsoft, plus évolutives, plus puissantes et disposant de kits de développement plus accessibles. Nintendo, en voulant renouveler le phénomène Wii avec la formule « machine rentable/nouveau concept/hardware dépassé », s'est tiré lui-même une balle dans le pied et ce bien avant sa mise en rayon en fin d'année 2012.

Une machine que l'on pressentait non seulement boudée par le grand public, mais aussi par les éditeurs avant sa commercialisation… Le père plombier tente aujourd'hui de se sauver lui-même en comptant sur le succès phénoménal de la 3DS (un parc de machines mondial conséquent supporté par une ludothèque conséquente et de qualité).

Alors que les éditeurs tiers se concentrent plus que jamais sur les machines concurrentes, qu'ils maîtrisent sur le bout des doigts (les annonces de gros titres PS3 et Xbox 360 n'en continuent plus d'affluer), Nintendo nous promet monts et merveilles en cette année 2014 avec l'arrivée imminente de Mario Kart 8 et de Super Smash Bros. Mais difficile aujourd'hui de prétendre au doux rêve de l'ascension divine : la Wii U ne dispose pas d'un parc de machines vendues assez conséquent pour pouvoir rivaliser avec les mastodontes PS4 et Xbox One, dont les chiffres ont d'ores et déjà dépassés ceux de la Wii U et ce, seulement quelques mois après leur arrivée mondiale.

Et ne parlons pas de Saturo Iwata, PDG de Nintendo, complètement dépassé par les évènements, allant même jusqu'à prétendre à une démission en cas d'échec de la console (le bonhomme a même volontairement diminué son propre salaire de moitié pour combler les pertes engendrés par le faible succès de la Wii U). À l'heure où j'écris ces lignes et malgré l'arrivée récente de Donkey Kong Country : Tropical Freeze, soft attendu des possesseurs de la machine (dont moi-même !), Nintendo pense d'ores et déjà à la relève de sa console de salon et ce à peine plus d'un an après sa commercialisation. Du jamais vu pour une machine salon grand public de Nintendo (le Virtual Boy est hors contexte) !

Des rumeurs racontent qu'Iwata s'intéresse aujourd'hui au marché friand des Smartphones… Attendons de voir ce que la firme de Kyoto mijote à l'occasion des prochaines conférences mais pour l'heure, aussi nombreux soient-ils, les possesseurs de Wii U n'en peuvent plus d'attendre le messie Mario Kart 8, prévu pour le mois de mai 2014 et très certainement le prétendant le plus sérieux au titre de bouée de sauvetage d'une machine en plein naufrage…